Sam Francis

Untitled, 1984

106.7 X 73 inch

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Le Shock Art: la violence de la reconnaissance et de l'hyperréalisme en boucle

Shock Art, the Violence of Recognisability and Hyperrealism on a Loop

By Andrew Bay, UK

Le Shock Art est une forme de réalisme extrême qui s'est fait connaître dans les années 1960, avec de remarquables oeuvres d'artistes tels que Hermann Nitsch, Piero Manzoni et Chris Burden. Le "choc" de ces œuvres est produit par le degré incroyablement réaliste de "représentation" que les artistes cherchent à produire, laissant au public un sentiment d'impuissance: lorsque l'on est confronté au “Shock Art," il n'y a plus rien à faire. Bien qu'il ait rencontré, au fil des ans, une opposition considérable de la part des critiques et du public, le Shock Art a touché une corde sensible dans notre société. Elle met en évidence un nouveau type d'anxiété, qui n'est pas de nature existentielle. L'appréhension névrotique capturée dans ces œuvres d'art incroyablement réalistes est l'angoisse de la récurrence et de la répétition perpétuelles qui définit le monde moderne. La réalité est désormais irrémédiablement interchangeable avec la publicité, indissociable de l'annonce et du battage publicitaire, où tous les sens, significations et interprétations sont fusionnés en un seul. En fin de compte, le "Shock Art" n'est que le reflet de l'ère de l'information : inquiétant et intensément brutal, aussi mystérieux qu'un trou noir numérique.

L'artiste renégat Ai Weiwei est né en 1957 à Pékin, dans une famille où l'activisme politique fait partie de sa réalité quotidienne. Son père Ai Qing fut le fondateur de la poésie chinoise moderne. Son opposition farouche aux autorités communistes chinoises a entraîné son exil et son emprisonnement dans la province de Shihezi, où Weiwei a grandi dans les années 1960. Après la mort de Mao Zedong en 1976, la famille a été graciée et fut autorisée à retourner à Pékin, où Weiwei s'inscrit à l'Académie du cinéma. Très tôt, il a décidé d'utiliser son art pour explorer les contingences sociales et politiques de la liberté et de l'expression personnelle. Tout comme son père avant lui, sa détermination courageuse et créative a attiré l'ire de l'establishment politique chinois qui a censuré la plupart de ses productions artistiques, obligeant Weiwei à quitter définitivement la Chine et à s'installer en Occident en 2015. Outre ses sculptures et ses installations ambitieuses, il est surtout connu pour sa performance "Sunflower Seeds", présentée à la Tate Modern de Londres en 2010. Pour cette oeuvre, il a dispersé 50 millions de graines de porcelaine fabriquées à la main sur le sol de la galerie, représentant une critique au consumérisme et à l'autoritarisme, aussi bien en Occident qu'en Chine.

Nobuyoshi Araki a toujours eu une affection particulière pour les portraits qu'il a réalisés de sa femme, l'écrivaine Yoko Aoki, dans les années 1970 et 1980. Bien qu'il soit mondialement connu pour ses portraits et photos de nus controversés, il insiste sur le fait que c'est l'amour qui a été le principal moteur de sa curiosité artistique. Son livre "Sentimental Journey" est l'un de ses livres de photos le plus célèbre. Il capture avec sincérité le romantisme de sa lune de miel, qu'il a documentée jusqu'au décès tragique de sa femme, victime d'un cancer des ovaires en 1990. Araki a le sentiment que les images vivent dans son inconscient pendant des périodes indéfinies, et qu'elles finissent par apparaître lorsqu'elles se révèlent à travers ses clichés, pris avec un Polaroïd, par de rapides bouffées d'inspiration. Il a saisi la transformation du Japon à travers ses photographies, passant d'une culture aux traditions millénaires à une société matérialiste piégée dans une tour babélienne, saturée des pulsions freudiennes refoulées d'Eros et de Thanatos.

En 1971, Chris Burden met en scène une performance artistique au cours de laquelle son meilleur ami lui tire une balle dans le bras devant le public. À l'époque, la télévision américaine diffusait en continu des images de la guerre du Vietnam, influençant considérablement la décision de Burden de faire ouvertement cette déclaration anti-guerre. D'une certaine manière, ce fut sa façon de s'approprier le récit de la guerre. Les sociétés de télévision américaines contrôlaient les réseaux d'information, et elles avaient le monopole de ce qui pouvait être dit sur le conflit dramatique qui se déroulait en Asie du Sud-Est. Burden voulait reprendre le contrôle des médias grand public. Son installation "Shoot" a ensuite servi de modèle à toutes ses oeuvres et spectacles. Peu de temps après, Burden a commencé à acheter du temps d'antenne sur les chaînes de télévision locales de Los Angeles, pour diffuser ses propres films, constituant une forme d'activisme conceptuel et politique révolutionnaire. Depuis lors, Burden n'a cessé de renforcer sa critique sur le style de vie américain. Ses sculptures et ses œuvres multimédias remettent en question le conformisme et le pouvoir considérable que Madison Avenue et la machine publicitaire exercent sur la vie et la capacité d'attention des Américains ordinaires. Cette démarche a culminé en 1974 avec l'oeuvre très influente de Burden, "Transfixed," au cours de laquelle il a mis en scène sa propre crucifixion.

"Je suis un artiste qui utilise des images d'occasion mais des expériences de première main."

aurizio Cattelan ne recule jamais devant la juxtaposition de l'humour et de la controverse. Dans ses œuvres conceptuelles impitoyables et sardoniques, il contourne les protocoles définis par l'establishment artistique de l'époque. Parmi ses pièces les plus célèbres, citons "Comedian" (2019), une oeuvre présentant une banane scotchée à un mur, et "La Nona Ora", une sculpture représentant un pape frappé par une météorite. Les œuvres de Cattelan forment des petites énigmes et des puzzles. Il y laisse suffisamment d'espace pour que le spectateur puisse construire ses propres interprétations sur leurs significations et lpour eur conférer, ainsi, le pouvoir d'exister par elles-mêmes. C'est la volatilité et les implications énigmatiques des symboles que Cattelan manipule, qui rendent les oeuvres aussi fascinantes qu'impertinentes.

En 1999, la sculptrice belge Berlinde De Bruyckere a reçu une commande du Flanders Field Museum d'Ypres, spécialisé dans l'étude de la Première Guerre mondiale. Elle s'est pleinement engagée dans cette mission tout en travaillant sur un autre projet concernant la guerre du génocide au Rwanda, qu'elle avait déjà commencé. Elle a donc été impliquée dans deux projets explorant simultanément les horreurs de la guerre. De Bruyckere a obtenu un accès complet aux archives du musée d'Ypres et, au cours de ses recherches, elle a été profondément choquée de découvrir qu'un nombre pharamineux de chevaux avaient été tués pendant la Première Guerre mondiale. Elle a immédiatement établi un parallèle entre les pertes en vies humaines au Rwanda et les pertes en vies équines subies pendant la Première Guerre mondiale et a décidé d'explorer la dualité entre la torture physique et la vigueur physique. De Bruyckere veut réimaginer l'anatomie du monde physique à travers la représentation iconique de corps d'humains et d'animaux. En transformant la surface et la nature de ses sujets, elle suggère aussi la présence de l'âme, qui, selon elle, enveloppe nos membres et organes matériels et naturels.

Le travail de Paul McCarthy a été acclamé pour ses oeuvres stimulantes et ses performances multimédia. Il combine habilement les beaux-arts et le pop Americana avec un commentaire sarcastique, pour remettre en question le style de vie et l'impérialisme culturel américain. McCarthy est profondément intéressé pour découvrir la manière dont l'histoire américaine a été mythifiée par le révisionnisme hollywoodien. Il construit un montage de fractures psychologiques collectives et de représentations cinématographiques pour aller au cœur du sentiment d'identité américain. Il reconnaît que le temps n'est pas un facteur déterminant dans la manière dont il envisage sa création. Certaines pièces sont "toujours en cours de réalisation", et il n'hésite pas à s'écarter de la narration naturelle lorsqu'il s'agit de développer ses idées. L'œuvre de McCarthy peut être choquante par son intensité et le malaise qu'elle suscite chez certains spectateurs. Cependant, le motif derrière ses actions est d'atteindre un état très primaire d'activité imaginative. McCarthy est pleinement conscient des différents contextes dans lesquels son œuvre peut être mal perçue et mal interprétée. La clé pour s'engager dans son art est donc d'être conscient qu'il choisit simplement et consciemment de faire la satire de la banalité et de la normalité en les pervertissant en permanence.

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